Caprice du Soleil
La vie serait si triste sans histoires

En remerciant trois enfants extrêmement cruels: Donia, Keïvan et Guilhan qui forçaient leur papa à leur raconter une nouvelle histoire avant de s’endormir

Travailler avec Fabien fut un privilège pendant toutes ces années où on a porté ce projet à deux. Son talent exceptionnel et sa fidélité de frère m’honorent. Ce livre est aussi son bébé.

La photo de Monsieur Hiwa sur la quatrième de couverture est de ma petite nièce Éliane, quand elle n’avait que 7 ans. Aujourd'hui elle est une adorable jeune femme.

Reza Hiwa
Reza Hiwa

Reza Hiwa est un poète, né à Téhéran en 1955 de parents kurdes immigrés dans un quartier ouvrier. Il grandit comme un immigré chez lui, obligé de cacher ses origines kurdes et surtout le fait que ses parents étaient sunnites. Il vit toute la jeunesse dans ce quartier où se mélange la mosaïque ethnique du pays. La misère pousse toujours les laissés pour compte des provinces vers les métropoles.

Il entre à l'université pour faire plaisir à ses parents et devenir ingénieur, le symbole de la réussite sociale. Mais il a la tête ailleurs. Les veilles d'examens il passe son temps avec Beethoven, Marx et Hugo, et au lieu d'étudier la résistance des matériaux il est obsédé par un autre type de Résistance.

Il se bagarre contre deux dictatures et connait la clandestinité et l’exil. Ce dernier le conduit jusqu'à l'Europe dont il adopte les pays, les langues et les rites. La rencontre avec l'amour le rend père de trois enfants. Quand il parle d'eux, ses yeux brillent. Il butine la vie et ses habitants et s'émerveille presque à chaque pas.

Il découvre enfin un jour son livre fétiche : l'Homme, qu'il lit avec boulimie. Les conversations de trottoirs le passionnent davantage que les discussions savantes. Où qu'il se trouve, il cherche à reconstruire une tribu !

Il dit qu'il est poète parce qu'il a découvert la femme chez lui et qu'il doit tout à l'amour des femmes.

Aujourd'hui il se sent de nouveau en résistance et a repris ses mauvaises habitudes de jeunesse : dire NON !

Fabien Jambou
Fabien Jambou

Fabien Jambou est issu d'une classe laborieuse qui a toujours souffert.

A l'école des Beaux Arts de Nantes il n'arrive pas à supporter la "discipline" et "le cadre" académique. Il y a quelque chose chez lui qui le rend incompatible avec ces deux mots. Son "cadre" c'est la vie. La rue et ses pavés. Ses potes. Il claque la porte et repart dans la rue. Il dessine dans les pubs. Et en réalisant des posters pour les pubs à Nantes il décroche le prix que les camarades d'accadémie auraient bien voulu avoir.

Parlant des potes, il rencontre Reza Hiwa à Nantes il y a un siècle. Personne ne peut comprendre comment deux être si différents peuvent nouer une amitié qui a passé bien des épreuves. Reza a toujours cru aussi bien au talent artistique de Fabien qu'en sa fidélité viscérale d'ami, et Fabien trouve une ou deux choses chez le vieux pour qu'ils se fréquentent toujours.

Le regard naïf et presque enfantin que Fabien jette sur son monde définie davantage son art davantage que la qualité de ses traits. Le vieux le sait depuis un siècle, bien avant que l'artiste lui-même s'en aperçoive. Pour Fabien son regard n'était pas plus enfantin qu'une autre chose. C'était SON regard. Un point c'est tout. Mais le vieux y voyait une source de trésor !

"Au charbon Fab ! On va être riche bientôt !"

Il n'y a pas que dans le regard que Fabien est naïf, il croit au père noël, du moins il y a cru pendant longtemps; il a quand même gardé des réflexes de crédulité dont celui de croire en la sincérité des gens. Il n'est jamais sur ses gardes ce qui fait qu'il chute souvent mais il est têtu et se relève malgré tout.

Cet homme est un enfant terrible ! Méfiez vous en !

Quand on passe son temps à regarder le ciel et négocier avec des étoiles filantes, on finit par faire des erreurs !
C'est écrit !

Page Erreur Correction
Page avec la petite fille (vers la fin) avant avant avant
Page de remerciements de raconter à raconter